Je vous présente aujourd'hui une autre sorte de marque-page, un marque-page magnétique. Vous le mettez de chaque côté de votre
page et il se maintient en place grâce à des aimants. Il est aussi moins grand que les autres, puisqu'il mesure 10cm de long au lieu de 18-20cm habituellement.
recto verso
Charles Baudelaire est mon poète préféré.
Né à Paris en 1821, Charles Baudelaire perd son père à l'âge de six ans. Sa mère se remarie avec le commandant Aupick quelques années plus tard. Il déteste ce beau-père, général de division, ambassadeur et sénateur du second empire, qui le prive de l'affection maternelle. Rebelle à toute autorité, il sera placé au lycée de Lyon, puis au lycée Louis Legrand.
Lauréat du concours général (2ème prix de vers latins) et bachelier, il s'abandonne à la vie du quartier latin, où il se fait remarquer pour son dandysme. Ses fréquentations douteuses effraient sa famille et on l'embarque pour un voyage aux Indes en 1841, qui ne l'intéresse pas et restera d'ailleurs inachevé.
A son retour, Baudelaire, majeur et en possession d'une belle fortune provenant de l'héritage de son père, prend son indépendance et fréquente Jeanne Duval, qui le rend syphilitique. Il fait la connaissance de Théophile Gautier. Il dépense sa fortune sans compter, et côtoie l'alcool et les stupéfiants.
Sa famille n'acceptant pas ce choix de vie le pourvoit en conseil judiciaire en 1844, qui est chargé de lui mesurer ses ressources jusqu'à sa mort. Sa vie sera désormais empoisonnée par des difficultés financières et le conduira à attenter à ses jours en 1845.
Contraint de travailler, Baudelaire se consacre à la critique d'art et la traduction des oeuvres d'Edgar Poe.
Il connait avec Jeanne Duval les orages d'une passion charnelle, il fréquente Marie Daubrun, une comédienne qui lui inspirera un bon nombre de poèmes.
Il publie en juillet 1857 son oeuvre majeure très controversée "Les fleurs du mal". Poursuivi en justice pour immoralité, il est condamné le 20 août 1857, à 300 francs d'amende et à la suppression de six pièces.
("Les fleurs du mal" seront réhabilitées en mai 1949)
Accablé de dettes, il part donner des conférences en Belgique en 1864, où il séjournera quelque temps. En 1866, il est atteint d'une paralysie générale et ramené à Paris, où il meurt en 1867. Il est enterré au cimetière Montparnasse.
Outre les critiques d'art, les traductions d'Edgar Poe et "Les fleurs du mal", il a aussi publié :
En 1847, la Fanfarlo, une nouvelle, autobiographie romanesque
En 1860, Les paradis artificiels
En 1863, Petits poèmes en prose
En 1864, Le spleen de Paris
Et des pensées : Mon coeur mis à nu(1864) et fusées (1867)
Source multimania.fr
Charles Baudelaire par Emile Deroy
L'albatros
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boîtant, l'infirme qui volait !
Le poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
Charles Baudelaire (1821-1867)