Delphine Gache
Cicely se souvient de cette vieille légende que lui contait sa Granny :
Que les elfes et les fées, grisés par le vin de bruyère et le suc enivrant des chèvrefeuilles, s'adonnaient, les nuits de juin, à des rondes sans fin.
Et au matin, dans la rosée des prés, on pouvait voir non seulement les entrelacs des cercles qu'ils y avaient laissés, mais aussi les fragments et débris multicolores de leurs dentelles déchirées aux ronces par leurs folles cavalcades que les lueurs de l'aube avaient transformés en milliers de fleurs de toutes les couleurs, de toutes les espèces, de tous les parfums.
Les fleurs d'été, racontait Grany, naissaient des bals de fiançailles et des nuits nuptiales des elfes et des fées. Elle ajoutait également que les calices des digitales utilisés comme bonnets par les Ouphs et Elfins servaient de dés à coudre aux couturières de féerie.
"Et l'été à présent de tous est obéi,
On voit à ses pieds,
Chargées de fleurs exquises, des fées par milliers."
Extrait du livre "le jardin féerique" de Cicely Mary Barker