Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 février 2013 6 09 /02 /février /2013 07:00

 

 

 

 

 

 

 

Un petit korrigan avec son bâton et son sac à dos, que j'ai reçu pour Noël

 

 

 

P1070067

 

 

P1070073P1070076

 

 

 

 

            Pourquoi les trolls se cachent dans la forêt

 

 

Les trolls qui vivent dans la forêt en ont assez des humains. Dès que les humains les aperçoivent, ils disent des bêtises du genre :

 

-"Tu as vu, celui-là, avec ses pieds poilus ! Il a des serpents dans les cheveux ! Et regarde ses mains pleines d'écailles !"

 

Après, ils sortent leur appareil-photos en criant :

 

-"Mets-toi à côté du moche à gros nez et regarde par ici ! Et maintenant, souriez, les trolls !"

 

Et ainsi de suite. Ils gesticulent, ils donnent des ordres, ils disent des méchancetés, et les trolls sont fatigués et très déçus. (Surtout s'ils ont passé la matinée à se peigner les pieds et à se tresser des serpents dans les cheveux).

 

Alors maintenant, quand les humains arrivent dans la forêt avec leurs gros sabots, les trolls se cachent. Et pour se cacher, ils sont très forts. Un troll grand comme une cabane de jardin peut disparaître derrière une minuscule souche d'arbre, s'il le veut vraiment.

 

Bien sûr, il arrive aussi que les gens aient peur quand ils rencontrent des trolls dans la forêt. Et les trolls, ça les amuse. Ils se grandissent, ils font grincer leurs dents moussues et ils agitent leur queue. Mais aussitôt, les humains foncent sur un téléphone, et un camion de la télé débarque avec les caméras et tout. Ou encore pire, une bande de chasseurs avec des talkies-walkies et d'affreux fusils.

 

C'est pour ça que les trolls préfèrent se cacher complètement.


 

 

Katarina Mazetti (trucs et ficelles d'un petit troll) 

(Traduit par Marie-Ange Guillaume et Cécilia Monteux)

 

 

 

 

 

gif korrigan 23

 

 


Partager cet article

Repost0
10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 07:00

 

 

 

 

 

mp korrigan teuz koril

                                                          Nicolaz Le Corre

 

 

 

 

 

                                   Barbériborubéra

 

 

Il était une famille de sept enfants. Le papa et la maman auraient du être accablés de travail... Eh bien non, car le ménage était fait par un vieux lutin de cent vingt-cinq ans qui s'appelait Barbériborubéra.

 

C'était un lutin comme tous les lutins, sauf qu'il portait un bonnet pointu en peau de souris, orné de trois grelots grenat. Avec Barbériborubéra, tout se faisait par magie. Il n'avait qu'à donner ses ordres et, hop, l'aspirateur aspirait, la vaisselle volait vers l'évier, l'auto sortait du garage...

 

Le seul problème, c'est que Barbériborubéra avait mauvais caractère. Il fallait faire très attention à ne jamais le vexer :

 

-"Je te demande pardon, gros Barbériborubéra à la barbe verte, j'ai peut-être effleuré le bout de ton petit soulier ?"

 

-"Mille excuses, ô sublime Barbériborubéra aux cheveux si raides, j'ai failli froisser ton petit drap de lit..."

 

Mais un jour que le vieux lutin, assis sur son lit, ôtait ses poux, son visage se plissa de colère. Il s'écria :

 

-"Qui m'a chipé mon bonnet aux trois grelots grenat ? Je ne le trouve plus !"

 

-"Ce n'est pas moi !

Ni moi ! Ni moi ! Ni moi !

Ni moi ! Ni moi ! Ni moi !"

s'écrièrent les sept enfants.

 

Alors, le lutin cria, en menaçant du doigt :

 

-"Tant que l'on ne me l'aura pas rendu, je mettrai tout sens dessus dessous !"

 

Et il fit ce qu'il avait dit. Ce matin-là, ce ne fut pas de l'eau qui gicla des robinets, mais de la colle, si bien qu'on ne put pas se laver. Au repas, le vieux lutin cuisina des biftecks glacés et des glaces brûlantes, si bien qu'on ne put rien manger. Le soir venu, il éteignit les lampes, et alluma les chaises, si bien qu'on se brûlait le derrière chaque fois qu'on voulait s'asseoir. Quel drame !

 

Dès le lendemain, la mère se précipita dans un magasin de jouets pour acheter un autre petit bonnet à Barbériborubéra. Hélas, elle ne trouva aucun bonnet avec trois grelots grenat, seulement des petits chapeaux à clochettes ou à plumes. Quand il les vit, Barbériborubéra arrondit ses joues pour crier bien fort :

 

-"Qu'est-ce que c'est que ces horreurs ? Où sont mes trois grelots grenat ? Puisqu'il en est ainsi, je vais tout mettre sens dessus dessous..."

 

Et ce qu'il avait dit, il le fit. Il fit s'envoler les lits, aboyer le chat, rugir le canari, il fit rapetisser les parents, petits, petits, comme des souris. C'est alors que la maman se faufila sous le lit du vieux lutin. Et elle s'écria :

 

-"J'ai retrouvé ton bonnet, sage Barbériborubéra, vieux de cent vingt-cinq ans, avec tes trois grelots grenat ! Il était roulé en boule dans un coin. Je me permets de penser que c'est peut-être toi, ô empereur qui gouverne notre foyer, super-lutin de ménage, que c'est peut-être toi qui ne l'avais pas rangé..."

 

-"Ah bon," dit le lutin.

 

Tout redevint comme autrefois.

 

Mais Barbériborubéra, vous croyez qu'il s'excusa ? Même pas !


 

 

Evelyne Reberg (Le grand livre farfelu des farfadets)

 

 

 

 

gif korrigan 21


Partager cet article

Repost0
20 octobre 2012 6 20 /10 /octobre /2012 06:00

 

 

 

 

 

Mon petit korrigan accordéoniste

 

P9030013 crop

 

P9090014 crop

 

 

 

On peut dire que la musique vient naturellement aux oreilles d'un korrigan.

 

Si l'envie lui prend d'interpréter un air et si d'aventure il est sorti de chez lui sans emporter son instrument, peu lui importera, car il improvisera avec ce que la nature en mère prodigue lui offrira généreusement !

 

Pour une douce musique, une toile d'araignée débarrassée de sa rosée matinale conviendra parfaitement.


D'un tronc couché et évidé il fera tambour !


Les fraîches notes légères d'une flûte taillée dans un roseau accompagneront la venue du printemps.


Et ainsi de suite...


 

 

Le grand livre des korrigans-Pascal Moguerou

 

 

 

 

gif korrigan contrebasse P Moguerou

                                                        Pascal Moguerou

Partager cet article

Repost0
12 septembre 2012 3 12 /09 /septembre /2012 06:00

 

 

 

 

mp korrigan 6

                                                              Brucero

 

 

 

 

                     Les métamorphoses des lutins

 

 

Tout lutin qui se respecte n'oublie jamais de faire la bête...


Ainsi, méfiance : ce chat noir que l'on recueille par pure bonté d'âme demandera bientôt à être rapporté là où il fut trouvé. Les chats ne parlant pas, c'est d'un lutin qu'il s'agit, cela va de soi.


Pareillement, les ursidés ne courant que rarement la lande bretonne, le passant reconnaîtra dans l'ourse blanche se dandinant à sa rencontre un autre de ces "lutins à métamorphoses". Attention ! L'ourse en question a pour habitude de vous sauter sur le râble afin de vous détrousser...

 

Et que dire du faux singe ? Sauf à se croire transporté en quelque jungle lointaine, il faut, là encore, démasquer le lutin.


Foin d'exotisme ! Le lutin à métamorphoses peut tout aussi bien se changer en simple mouton. Et faire ainsi courir le malheureux berger dont il a décidé de se moquer. Le troupeau à l'étable, voilà son propriétaire apercevant au champ une bête restée couchée. Comme il tente de l'approcher, elle se relève, s'éloigne en trottinant, pour s'allonger à nouveau. Hors d'atteinte... Bien sûr, le manège se répètera jusqu'à tant que notre berger s'en retourne à la ferme, épuisé. Pour constater, recomptant son cheptel, que pas une tête ne manque à l'appel...Une facétie du "mouton errant", faux ovin, vrai lutin !

Ce vrai-faux mouton, souvent, joue les égarés, implorant le retour au bercail. Qui le chargera sur ses épaules devra vite mettre genou à terre, l'animal pesant...pesant...pesant...avant de devenir feu follet et s'enfuir en riant.

 

Le lutin à métamorphoses trouve aussi plaisant de se changer en boeuf. Alors, malheur au laboureur ! Car le supposé bovidé mettra grande application à tout faire de travers. D'aucuns l'affirment, si on liait les jougs en croix jadis, c'était dans l'espoir de conjurer les maléfices...

 

Mais parmi ce bestiaire de faussaires, c'est Mourioche à qui revient la palme. Lutin protéiforme, il endosse la fourrure du mouton, se fait "bête blanche", génisse, chat ou cochon, au gré de ses apparitions. Quelle que soit sa physionomie, Mourioche est roi des mauvais coups, toujours prêt à la bagarre avec l'attardé venant  à le croiser. Sous l'aspect d'un cheval, il invite les imprudents à grimper sur son dos... pour galoper jusqu'à l'étang le plus proche et le jeter à l'eau !

 

L'apparence, finalement, est de peu d'importance : à poils longs ou à poils courts, les lutins restent fidèles à eux-mêmes...trop contents de faire porter le chapeau aux animaux !

 

 

"Lutins à la mode de Bretagne, par le Professeur Le Brac, lutinologue"

de Renaud Marhic

 

 

gif korrigan 9

 

 

 

 


Partager cet article

Repost0
2 juin 2012 6 02 /06 /juin /2012 06:00

 

 

 

 

 

 

P2210141

 

 

 

                                  Viski le lutin


 

Ce vieux lutin est une légende sur les cinq continents elfiques. Alchimiste, physicien et véritable artisan, il a consacré toute sa vie à son chef-d'oeuvre, le plus doux des nectars, "l'hydroméla".

 

Anobli par la reine des elfes, privilège rare pour un lutin, il reçoit chaque jour la visite d'une centaines d'elfes et de lutins. Tous viennent goûter sa merveilleuse création, aux vertus curatives incontestées et très peu alcoolisée (à peine 77 degrés d'alcool). Toutes ses connaissances sont consignées dans un épais grimoire, soigneusement dissimulé dans son laboratoire, à côté de son précieux alambic.

 

Les immondes Noglok (horribles lutins farceurs et voleurs) ont tenté de distiller leur propre "hydromélite", mais cette malheureuse expérience fut fatale à la moitié de leur population.

 

Dans un ou deux siècles, Viski se fera un devoir de former un apprenti. Cette tâche ne sera pas aisée, celui-ci devant être sobre en permanence. Ah oui ! L'hydroméla a un léger inconvénient... S'il n'est pas consommé avec modération, il peut rendre aveugle.


La commission mixte des lutins et elfes préconise que ce nectar soit délivré uniquement sur ordonnance médicale. Cette proposition ne devrait pas voir le jour, le risque d'émeutes étant beaucoup trop élevé.

 

 

livre "l'univers féerique" d'Olivier Ledroit

 

 

gif korrigan 4

Partager cet article

Repost0
29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 06:00

 

 

 

 

 

mp korrigan 5

                                                     Pascal Moguérou

 

 

 

                                    Le follet de Luzel


 

A Run-Riou, dans une ferme toute proche de celle de la famille Luzel, il y avait un lutin qui s'était pris d'affection pour le charretier et la cuisinière. Ce lutin, coiffé d'un chapeau à larges bords, était "grand comme un corrandon", à savoir un lutin du Trégor, bas sur pattes, court de cou, et dur à la tâche.

 

Ce follet d'écurie, aussi bosseur que costaud, ne s'occupait pas seulement des chevaux, mais aussi des boeufs et des vaches. Il renouvelait leur litière, changeait le foin dans les râteliers, étrillait et pansait à tour de bras. L'attelage du charretier était devenu le plus beau de toute la paroisse sans que le charretier ait autre chose à faire qu'à fumer sa pipe, et les vaches donnaient tant de lait dont le lutin faisait un si bon beurre que la cuisinière avait droit à tous les éloges sans faire grand-chose, elle non plus.

 

Mais voilà que cette fille, qui était un peu jeunette, eut l'idée de jouer un tour au lutin.

 

Le soir, en hiver, quand tout le monde était couché, il venait s'asseoir au coin du foyer sur un galet rond, et la cuisinière déposait pour lui, sur la pierre de l'âtre, une crêpe de sarrasin ou un doigt de bouillie frite au beurre. De son lit, elle pouvait le regarder manger tranquillement son petit fricot en écoutant le grillon. Or, il lui vint l'idée de chauffer le galet au feu, puis de le remettre à sa place accoutumée, pour voir ce que ferait le lutin.

 

A son heure ordinaire, il vint et s'assit, mais au lieu de danser sur place, ce qui mettait d'avance la cuisinière en joie, il s'enfuit en poussant un grand cri et en renversant dans la cuisine les marmites, les chaudrons, les pots et les écuelles.

 

Les patrons furent bien fâchés de voir toute leur vaisselle cassée. Et les jours, les semaines, les mois suivants, ils furent encore bien plus fâchés de voir que les chevaux maigrissaient, que les vaches ne donnaient presque plus de lait, et que le peu qu'elles donnaient tournait aussitôt. La cuisinière n'arrêtait pas de casser des plats, le charretier ne faisait que des bêtises. On les renvoya tous les deux.

 

Comme ils étaient déjà fiancés, ils se marièrent et ils eurent beucoup d'enfants, qui les rendirent beaucoup plus malheureux encore, car, pour les nourrir, ils durent aller de ferme en ferme mendier leur pain, avec sur leurs talons ces pauvres enfants de toutes tailles criant famine sans répit ni cesse, sauf quand on leur enfournait dans la bouche un morceau de quelque chose, mais ces enfants étaient tellement nombreux qu'on ne pouvait pas leur enfourner à tous en même temps quelque chose dans la bouche, et toujours l'un ou l'autre criait, ou parfois tous à la fois, en sorte qu'on les entendait venir de loin et que les bonnes âmes avaient le temps de filer pour ne pas les nourrir, car rares étaient les âmes charitables en ce temps-là.

 

 

"Lutins et lutines " de Françoise Morvan

 

 

 

gif korrigan 8

 


Partager cet article

Repost0
27 mars 2012 2 27 /03 /mars /2012 06:00

 

 

 

 

 

 

 

P2230199

 

 

 

                                           La grotte des korrigans


 

Un soir d'hiver, dans le bourg de Batz, une vieille femme avançait péniblement sur les pavés avant de s'arrêter devant la porte d'une maison. Elle frappa. C'est un homme aux longs cheveux blonds qui tombent sur son chupenn rouge qui lui ouvrit.

 

La vieille femme était affreusement laide, repoussante, pourtant le paludier, qui était un homme aimable, l'invita à s'asseoir sur un banc et à boire une bonne soupe chaude.


Voyant que la vieille femme semblait engourdie par le froid, il alla chercher un drap épais pour la réchauffer ainsi qu'une bonne bûche pour relancer le feu de la cheminée, laissant la vieille femme seule. Il remarqua avec surprise que son chien n'osait s'approcher de la vieille femme.

 

En revenant, il mit la bûche dans le feu et s'approcha de la vieille femme pour la recouvrir du drap. Mais tout d'un coup, elle disparut, laissant place à une petite, mais superbe créature.


Celle-ci, qui n'était autre que la reine des korrigans, pour le remercier de son hospitalité et de sa bonté, lui dit le secret qui permet d'ouvrir la porte de la grotte des korrigans, et de pénétrer dans les tunnels secrets du petit peuple. Ces souterrains cachent de grandes richesses : Le paludier pourrait aller se servir, mais il devrait avoir regagner sa maison avant le lever du soleil, sinon tout le trésor qu'il aurait amassé disparaîtrait.

 

Le paludier prit son large chapeau à rubans et se mit en route dans la froide nuit vers la côte, se dirigeant vers Le Pouliguen. Il arriva devant l'impressionnant trou béant qui perce la falaise, lieux craints des anciens. Il s'enfonça dans l'obscurité de la cavité et trouva la pierre en question, qui sert de porte entre le monde des hommes et celui des antiques créatures. Il prononça les mots que la reine lui avait appris et pénétra alors de l'autre côté.

 

Merveilleux ! Une lumière fantastique l'encerclait, et des centaines de petites créatures aux traits si étranges le regardaient, une douce musique embaumait l'atmosphère, et des biens aussi divers que précieux tapissaient le sol.

 

Envoûté par cette ambiance, le paludier remplissait son sac et découvrait sans cesse de nouvelles cavités où se trouvaient toujours de plus grandes richesses. L'homme aurait bien passé toute sa vie dans cet endroit fantastique entouré des korrigans.

 

Mais il trébucha, tomba, la douleur le ramena à la réalité. Il ne savait combien de temps il avait passé dans cet endroit envoûtant. Il devait partir avant l'aube !

Il repartit donc hors de la grotte, il vit à l'horizon, là où la mer se mêle avec la terre, que le ciel s'éclaircissait. L'aube arriverait bientôt.


Il abandonna ses lourds sabots pour courir toujours plus vite, mais li n'allait pas assez vite ! Il était alors du côté de la "Pierre Longue", un menhir qui trône sur les falaises face à la mer. Essouflé, il s'appuya contre celle-ci et sentit qu'elle bougeait. Il cacha donc le trésor dessous, pour qu'il ne soit pas touché par les rayons du soleil. Puis il retourna chez lui en attendant patiemment la prochaine nuit où il pourrait aller récupérer son trésor.

 

Le lendemain, alors qu'il travaillait, il ne cessait de penser à son trésor, brûlant d'impatience. Le soir, il retourna à Pierre Longue, près du village de Kernével. Mais la grâce et le merveilleux de la veille n'était plus. La pierre ne bougeait plus !

Dépité, le paludier tomba sur ses genoux, et de voir tant de richesses disparaître après tant d'efforts, il ne put s'empêcher de pleurer.

 

Voyant le si serviable paludier en si mauvaise posture, la reine des korrigans réapparut, et lui dit :

 

-"Tu as été trop cupide, aussi je ne te redonnerai pas ton trésor, mais comme tu m'as aidé, et que je sais que parfois la vie est dure dans les marais, je t'offre ce plat. Un plat magique qui s'emplit de la nourriture dont tu rêves, tu ne seras ainsi jamais dans le besoin."

Arrivé chez lui, le paludier posa le plat sur la table et se mit à rêver d'un festin royal, empli des produits qu'il préfèrait. C'est alors que tout ce dont il rêvait apparut dans le plat !

 

Il ne tomba donc jamais plus dans le besoin, et garda avec lui jusque dans la mort le mot secret qui permet de rentrer dans les souterrains de la grotte des korrigans.


 

 

gif korrigane


Partager cet article

Repost0
4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 18:25

 

 

 

 

 

 

mp korrigan 9

                                                        Erlé Ferronnière

 

 

 

 

               Le Changelin dit "le bébé bien changé"

 

 

Quoi de plus jolie qu'une jeune maman ? Encore toute rebondie d'avoir donné la vie...la poitrine généreusement gonflée...aux premiers pleurs prête à allaiter...

 

Katie m'ouvre timidement la porte. Ses traits tirés révèlent une infinie fatigue. Elle tente de dissimuler ses formes décharnées dans une robe à fleurs bien trop grande.

 

-"Professeur, c'est gentil d'être venu, mais, surtout, je vous en prie, prenez garde à ne pas le réveiller..."

 

Elle chuchote. Je pose délicatement mon bouquet de champignons dans un coin du salon. Katie danse d'un pied sur l'autre. Se mord les lèvres qu'elle a sans couleur.

 

-"Katie, me le montrez-vous, enfin, votre tout-petit ?"

 

-"Professeur...Professeur...Si vous saviez ...!"

 

La voilà qui éclate en sanglots. Un autre que moi, sans doute, subodorerait le "baby-blues". Pour ma part, je repère immédiatement ce ronflement puissant émanant d'une chambrette attenante toute tendue de bleue. Plus qu'un ronflement, c'est un râle caverneux. On pourrait croire quelque animal préhistorique. Je me dirige à l'oreille, Katie sur mes talons.

 

-"Si vous saviez...Professeur...J'ai cru pouvoir lui donner le sein...En deux jours, je n'avais plus de lait...ni de biberons...La production d'une vache ne lui suffirait pas..."

 

A l'entrée de la chambre, j'aperçois le landau, agité de violents soubresauts.

 

-"Et ses cris...Professeur...Même mon vétérinaire de mari, qui en a entendu d'autres, ne les supporte plus..."

 

Retenant mon souffle, je me penche enfin sur le couffin. C'est un énorme poupon d'au moins quinze livres, mat de peau, à la bouche démesurée parcourue de quenottes aiguisées...Avec ça, le plus beau cas d'hirsutisme que l'on puisse imaginer : velu de la tête aux pieds !

 

-"Eh bien, Katie, toutes mes félicitations ! Certes, on ne peut pas dire qu'il vous ressemble, mais vous avez là un fort joli bébé !"

 

-"Mais enfin Professeur...Ces dents...et ces poils ?!"

 

-"Votre petit est né coiffé, voilà tout !"

 

-"Non ! Justement ! Ce n'est pas tout...Ce berceau...C'est son troisième! Les deux premiers, il...il...il les a mangés !"

 

 

 

gif changelin

 

Et elle se remet à pleurer. A vous fendre le coeur.

 

C'est décidé : j'irai ce soir toucher deux mots aux korrigans, ces escamoteurs d'enfants, qui, depuis la nuit des temps, dérobent les nourrissons pour les remplacer par leurs Changelins, drôles de lardons qu'ils espèrent, sans rire, que nous éduquerons !

 

Katie m'a écrit. Un matin, elle a trouvé son bébé bien changé. Ses poils s'étaient évaporés. Dans sa bouche apaisée, les dents semblaient avoir été limées. Jamais elle ne saura avoir élévé, quelques jours durant, un petit korrigan.

 

Bien sûr, c'est grâce à moi qu'elle a retrouvé son enfant. Même si, pour que tout finisse bien, je dois, à sa place, pouponner le Changelin!

 

 

"Lutins à la mode de Bretagne, par le Professeur Le Brac, lutinologue" de Renaud Marhic

 

 

gif korrigan balançoire

Partager cet article

Repost0
8 février 2012 3 08 /02 /février /2012 07:00

 

 

 

 

 

Comme je l'avais expliqué ICI, le crapaud est l'animal bien-aimé du korrigan. Aussi, il est très difficile pour un korrigan d'avoir un escargot pour monture, car le crapaud de la maisonnée passe son temps à chasser le limaçon.

 

 


P2230205

 

 

Voici quelques conseils si vous avez peur que les korrigans viennent vous importuner !

 

Comment se préserver des korrigans :

 

Un couteau planté dans le sol, de façon à ce que la lame forme un angle aigu avec le manche, incite le lutin à essayer de passer sous l'arche formée, et le détourne de toutes mauvaises actions.

 

Les yeux  des korrigans sont blessés par la clarté d'une lanterne allumée.

 

Le carsprenn est la petite fourche en bois que les paysans utilisent pour nettoyer le soc de leur charrue. C'est, dit-on, le plus terrible épouvantail pour faire fuir les korrigans malintentionnés.

 

Une petite fiole d'eau bénite assure de même une protection sans faille.

 

Une branche de verveine protègera son possesseur du tourment des follets.

 

Une assiette remplie de grains que l'on place en déséquilibre : si les korrigans la renversent, ils seront obligés (c'est dans leur nature) de ramasser les grains jusqu'au dernier.

Ils ne reviennent plus jamais dans un lieu où survient pareille mésaventure.

 

 

Pascal Moguérou (le grand livre des korrigans)


 

 

gif korrigan et escargot

                                                  Pascal Moguérou

 

 

Partager cet article

Repost0
19 janvier 2012 4 19 /01 /janvier /2012 07:00

 

 

 

 

Un couple de korrigans de ma collection

 

 

P9140131

 

 

 

 

                    Eden

 

Un jour, un korrigan et sa fée korrigane

Lassés de contempler la dune rase et nue

Pour recréer un coin de paradis perdu

Vinrent près des étangs où volent les lucanes.

 

Pour garder au jardin un parfum bucolique

Des massifs d'azalées et de rhododendrons

Fleurissent sous l'érable auprès de sauvageons

Et l'ibéris répand sa teint romantique.

 

En ce lieu fastueux digne des Hespérides

Au secret d'un bassin l'éclair rouge des ides

Se faufile sans bruit entre les nénuphars.

 

L'oiseau, sous la ramée, lance sa sérénade

L'abeille, sur la fleur, s'enivre de nectar

Et se laisse bercer par le chant des cascades.

 

 

Pierre Kerebel  Le chant des elfes

 

 

P7040133

 

 

gif korrigan balançoire

Partager cet article

Repost0

Bienvenue Chez Moi

  • : Lilwenna
  •  Lilwenna
  • : bienvenue dans mon blog de collections, surtout de marque-pages, mais aussi de fées, poupées, miniatures de parfum, dés...agrémentés de poésies, contes et textes divers
  • Contact

Lilwenna

  • Lilwenna
  • mariée, 3 enfants, Bretagne
  • mariée, 3 enfants, Bretagne

 

Mon fils vient d'ouvrir un site de photos. Si vous avez le temps, une petite visite lui ferait plaisir. C'est ici :

 

www.erwanlebourhis.eu

 

Merci pour lui !

 

fée 18

Mes Archives

 

gif fée 77

Mes Rubriques

gif danseuse 49

gif danseuse 50

gif fée 59

Créer un blog gratuit sur overblog.com - Contact - CGU -