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27 février 2013 3 27 /02 /février /2013 07:00

 

 

 

 

 

 

 

mp berbère et thémp sahraouis

Ismadl Schwartz

 

 

                                            Corne d'or et corne d'argent

 

 

Il y a très longtemps de cela, il y avait un roi qui s'était marié une première fois, puis une deuxième fois, mais sans jamais réussir à avoir un enfant.

Il était très inquiet parce qu'il vieillissait et qu'il craignait de laisser son trône vide. A l'époque, il n'était pas possible pour un roi de ne pas avoir de garçon… C'est ainsi qu'il décida de prendre une troisième épouse. Il organisa encore une fois, un grand mariage comme seuls les rois savent le faire.


Au bout de quarante jours et quarante nuits, lorsque les festivités prirent fin, il réunit ses trois épouses et leur dit :


-"Mes chères épouses, je vous aime et je vous respecte toutes les trois, je vous traiterai de la même manière sans jamais favoriser l'une d'entre vous. Mais vous, qu'êtes-vous capables de faire pour moi, pour me prouver votre amour ?"


-"Moi, je pourrais faire du pain pour tout le royaume avec un seul grain de blé," lui dit la première.


-"Moi, je pourrais te faire le plus beau burnous avec un seul fil de laine," lui dit la deuxième.


-"Moi, j'aimerais te donner un garçon avec une corne d'or et une corne d'argent," lui dit la troisième.


Le roi, très heureux, leur répondit en riant :


-"J'espère que vous pourrez réaliser tous ces vœux pour moi. En attendant, j'aimerais qu'il y ait la plus parfaite entente entre vous."

 

 

tableau JG Mantel la danse de la guedra

                                       Danse de la guedra  J.G.Mantel



Les jours passèrent et la troisième épouse se retrouva enceinte. Les deux autres en furent très jalouses, d'autant plus qu'elles n'avaient pas accompli leurs promesses.


-"Et si en plus, elle a un garçon avec une corne d'or et une corne d'argent ? Il l'aimera forcément plus que nous … Elle aura plus de faveurs que nous," se disaient-elles.


Inquiètes, elles allèrent consulter une settouta (sorcière, diablesse) afin qu'elle les aide à trouver une solution pour se débarrasser d'elle. Tout fut arrangé.


Le jour où la malheureuse ressentit les douleurs de l'accouchement, elles appelèrent la settouta. Celle-ci arriva pour l'aider à mettre au monde l'enfant… Et en effet, cette nuit-là, naquit un garçon avec une corne d'or et une autre en argent. Avec l'aide des deux épouses, la settouta enroula le bébé dans une couverture, le mit dans une corbeille et le jeta dans une rivière. Elle mit à la place, un affreux corbeau noir.


La pauvre malheureuse avait tellement souffert pendant l'accouchement, qu'elle ne se rendit compte de rien. Lorsqu'elle vit le corbeau prés d'elle et qu'on lui dit que c'était elle qui l'avait mis au monde, elle eut tellement honte qu'elle n'osait plus regarder personne.

Quant au roi, il était tellement déçu et tellement en colère, qu'il ordonna qu'on la jeta avec les chiens et qu'on l'appela désormais "la mère du corbeau".


Les deux autres étaient contentes, elles étaient débarrassées d'elle.

Et le pauvre petit bébé… Dieu eut pitié de lui… Le soir même, un bûcheron passant par-là le trouva. Il le recueillit et le traita comme si c'était son propre enfant.


Les jours passèrent, le garçon grandit et lorsqu'il fut un beau jeune homme, le bûcheron et sa femme lui apprirent qu'ils n'étaient que ses parents adoptifs et qu'ils ne savaient pas d'où il venait, puisqu'ils l'avaient trouvé dans une corbeille au bord de la rivière.

Bien qu'il les aimait énormément, il ne put s'empêcher de prendre la décision d'aller à la recherche de ses propres parents. Il s'en alla avec leur bénédiction, promettant de revenir très bientôt.


D'une ville à une autre, après plusieurs mois de marche, il arriva dans le royaume de son père. Là, il entendit parler de "la mère du corbeau", l'épouse du roi, qui avait mis au monde un affreux corbeau noir alors qu'elle avait promis au roi de lui donner un garçon avec une corne d'or et une corne d'argent. On lui dit qu'elle vivait toujours dans le royaume, qu'elle gardait les chameaux et qu'elle dormait avec les chiens.


Il alla se présenter au roi et sans rien dire, enleva la coiffe qui lui couvrait toute la tête et le front, et qu'il portait depuis qu'il était enfant. Le roi n'en revenait pas.


-"Qui es-tu ? lui demanda-t-il. Approche ici, qu'as-tu sur le front ? Des cornes? C'est en or ? C'est en argent ? "

 

-"Je ne sais pas, répondit le jeune homme. Mais je viens d'apprendre que mon père et ma mère avec lesquels j'ai vécu depuis que je suis né, ne sont en fait que mes parents adoptifs. Ils m'ont recueilli, alors que j'étais abandonné au bord d'une rivière. Et j'aimerais connaître mon histoire !"


Le roi convoqua sur-le-champ "la mère du corbeau" et toutes les personnes qui l'avaient assistée pendant l'accouchement.

Lorsque les deux épouses et la settouta virent ce beau jeune homme avec une corne d'or et une corne d'argent, elles s'évanouirent. Quant à "la mère du corbeau", sa joie était si grande, qu'elle se mit à faire des youyous, oubliant toutes ses années de malheur. Elle pleurait de bonheur en embrassant son fils et en le serrant très fort contre elle.


Le roi ordonna qu'on brûla immédiatement la settouta et les deux épouses car il avait tout compris. Il demanda à la mère de son fils, ce qu'il pouvait faire pour qu'elle lui pardonna.


-"Je te pardonne, lui dit-elle, car tu étais très malheureux. Mais si tu veux que je sois vraiment heureuse, j'aimerais que tu ramènes les parents adoptifs de mon fils vivre avec nous dans le palais. Sans eux, il serait peut-être mort et nous aurions continué à être malheureux toi et moi !"


Et le roi fit venir le bûcheron et son épouse et les traita comme un couple princier.

Depuis, on entendit tous les jours la musique et les chants dans ce palais, où tout le monde vivait heureux.

 

 

Conte arabe (contes pour enfants du monde)

 

 

 

gif berbère 2

 

 

 


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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 06:00

 

 

 

 

 

babouches marocaines-Casablanca                                                 bonnets égyptiens-Assouan

    John Warburton-Lee                                                                          René Mattes

mp maroc babouchesmp maroc 3

 

 

 

 

   La babouche et le pied

 

Il était un petit Pied-Noir,

Qui logeait dans une babouche.

Tous deux faisaient plaisir à voir

Marchant du matin jusqu'au soir

La babouche autour du Pied-Noir

Et le Pied-Noir dans la babouche.

 

La babouche dit un jour "Pourquoi

Traîner ce Pied-Noir avec moi ?

Marcher ensemble quel calvaire !

Il est lourd...Moi je suis légère...

S'il voulait libérer les lieux

Seule je marcherais mieux."

 

Dès lors la babouche travaille

Pour blesser le Pied, le tenaille,

Le comprime, fait tant d'efforts

Que le Pied-Noir ayant un cor

Et prenant brusquement la mouche

Se retire de la babouche.

 

Le Pied-Noir lui s'est replié

Bien sûr dans ses petits souliers...

Mais il a poursuivi sa route.
Et la plus étonnée sans doute

Fût la babouche qui n'a pas compris, mais vu

Que sans son petit Pied-Noir elle ne marche plus.

 

 

Christian Vebel (chansonnier français, né en Afrique du Nord, 1911-2002)

 

 

 

 

gif souk

                                                      Le souk


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9 février 2012 4 09 /02 /février /2012 07:00

 

 

 

 

 

Ils sont apparus, comme dans un rêve, au sommet de la dune, à demi cachés par la brume de sable que leurs pieds soulevaient.

"Désert" de J.M.G. Le Clezio (écrivain français, né en 1940)


 

 

mp sahara chameaux

Frans Lemmens

 

 

 

Dieu a créé l'eau pour purifier le corps et le désert pour purifier l'âme.

Dicton berbère

 

 

Il n'y a que le désert qui guérisse le désespoir : on peut y pleurer sans crainte de faire déborder un fleuve.

Ahmadou Kourouma (écrivain ivoirien 1927-2003)

 

 

gif-chameau-2.gif

 

J'ai toujours aimé le désert.

On s'assoit sur une dune de sable.

On ne voit rien. On n'entend rien.

Et cependant quelque chose rayonne en silence...

"Le petit prince" d' Antoine de Saint Exupéry (1900-1944)

 

 

gif-desert-petit-prince.jpg

 

Si tu chantes la beauté, même dans la solitude du désert,

tu trouveras une oreille attentive.

"Le sable et l'enclume" de Khalil Gibran (poète libanais 1883-1921)

 

 

Le désert n'est pas complaisant.

Il sculpte l'âme.

Il tanne le corps.

Il faut supporter le soleil du jour, le froid de la nuit.

Trouver de l'eau, cette richesse,

Supporter de perdre le sens du temps et de l'espace.

Théodore Monod (scientifique, explorateur, grand spécialiste du Sahara 1902-200)

 

desert

Le désert n'ayant pas donné de concurrent au sable, grande est la paix du désert.

Henri Michaux (écrivain belge 1899-1984)

 

 

Lorsque quelqu'un te blesse, tu devrais l'écrire sur le sable afin que le vent l'efface de ta mémoire, mais lorsque quelqu'un fait quelque chose de bien pour toi, tu dois l'écrire sur la pierre afin que le vent ne l'efface jamais.

Proverbe touareg.


gif touareg


                Livre Touareg Kel Ajjer de Mahdi Boughrari. Illustratrice Annie Rolland 

 


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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 06:00

 

 

 

 

 

 

mp femmes africaines

Géraldine Bandiziol

 

 

 

                                      Une fille têtue

 

Halima n'avait qu'une peur, c'était d'épouser cet homme qu'on voulait lui imposer et qu'elle trouvait très laid. Elle s'en plaignait à ses amies du village et plus la date du mariage approchait, plus elle réfléchissait à une manière de s'y soustraire.

Tomberait-elle malade ? S'enfuirait-elle un matin quand le soleil serait à peine levé ? Implorerait-elle la clémence de sa grand-mère qui l'avait élévée et qui pourrait comprendre son refus ?

Il fallait en tous cas trouver d'urgence une solution !

 

Un jour où elle étalait sa résolution devant ses compagnes, un serpent-génie qui passait derrière la case où se tenaient les jeunes filles, surprit ses propos. Il comprit qu'il avait là une bonne occasion de jeter un mauvais sort à un de ces humains qu'il trouvait entêtés et stupides. Voilà donc notre serpent-génie transformé en un beau jeune homme qui vint demander la jeune Halima en mariage.

 

La jeune fille, folle de joie, trouva tout de suite ce beau prétendant à son goût. Elle n'eut pas de mal à convaincre son père de l'accepter pour gendre, en insistant sur la beauté et les richesses que prétendait avoir le nouveau-venu.

 

Mais sa grand-mère était elle-même sorcière : elle savait se méfier des occasions trop belles que savent provoquer les génies pour éprouver la race des hommes ordinaires.

Elle fit donc à sa petite fille des recommandations pleines de sagesse et lui conseilla de ne pas se fier aux apparences. Mais devant son entêtement, elle dut se contenter de lui donner une recette pour avoir la preuve qu'en épousant le jeune homme, elle épousait un humain et non un génie.

 

-"Pile du mil pour en faire une boule," dit-elle à Halima. "Si cette boule, la première que tu auras faite, ne se brise pas, c'est une personne normale que tu vas épouser; sinon, sache que c'est un génie qui est venu te provoquer."


Halima fit ce que proposait la grand-mère. Elle mit tout son coeur à piler le mil, jusque tard dans la nuit pour réaliser une boule qui ne se briserait pas. Mais hélas, malgré tous ses soins, la boule se brisa. Très tôt le matin, ne voulant pas céder à ce coup du sort, elle se remit à l'ouvrage, fit tout ce qu'elle put pour réussir : cette fois, la boule de mil ne se brisa pas. Alors, toute joyeuse, Halima vint la montrer à sa grand-mère.

 

-"Tu vois, grand-mère, la boule ne s'est pas brisée. Je peux donc épouser celui que j'aime en toute tranquillité."

 

-"Ma fille," dit la grand-mère qui connaissait bien le coeur humain et savait déjouer ses ruses,"je t'ai entendu piler tard dans la nuit et puis, je t'ai encore entendu faire très tôt ce matin. La première boule était la seule qui vaille. Tu as donc triché," dit la grand-mère à sa petite fille pour qui elle craignait désormais le pire.

 

Mais Halima était rayonnante et c'est dans l'allégresse générale qu'on célébra le mariage. Il y eut repas abondants, viandes et riz à volonté. Après une journée de festivités, on accompagna les jeunes mariés jusque derrière le village, en dansant au son des musiques les plus joyeuses.

 

A l'orée de la forêt, le jeune marié demanda aux gens du cortège de rentrer au village. Il conduisit ensuite Halima, la jeune épousée, jusque dans une grotte où elle entra sans crainte.

Mais, tout à coup, dans le clair-obscur des lieux, elle vit, effrayée, son beau mari se métamorphoser : ses jambes, ses bras et sa poitrine se réunissaient en une longue torsade écaillée, son regard devenait noir, froid et perçant, tandis que son beau visage n'était plus qu'une gueule où deux crocs acérés laissaient passer une langue fourchue qui déjà la menaçait.

 

Halima, prise de panique, voulut s'enfuir, mais le génie-serpent l'entoura bien vite de ses anneaux visqueux. Il la frôla de sa langue, lui insuffla son venin, et la pauvre jeune fille fut, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, transformée en cheval dans un gémissement plaintif.


Un berger peuhl qui passait par-là avec son troupeau et avait vu le couple pénétrer dans la grotte, entendit la plainte d'Halima. Du fourré où il était caché, il vit un magnifique cheval s'élancer hors de l'infractuosité de la roche, suivi de près par un énorme serpent aux anneaux d'écaille colorés. Prudemment, quand les deux animaux se furent éloignés, le berger pénétra dans le creux obscur de la grotte. Quand ses yeux se furent habitués à l'ombre, il comprit vite, en voyant les lieux vides de toute présence humaine, qu'Halima avait été victime d'un horrible maléfice. Il courut avertir les habitants du village.

Mais il était trop tard : la jeune fille entêtée n'était plus qu'une cavale sauvage que nul ne revit jamais, et qui, sans doute, hante encore les confins de la brousse.

 

Voilà ce qui arrive aux enfants têtus qui veulent toujours satisfaire leurs rêves impossibles.

 

 

Conte africain (les contes pour enfants du monde)


 

 

gif africain 4



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29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 06:00

 

 

 

 

 

Quelques mosaïques du Maroc

 

 

mp marocmp maroc 4

 

mp maroc 2

 

 

 

 

            Les deux frères, la marmite et le bâton

 

Il était une fois deux frères : l'un était pauvre, l'autre avait du bien. Le premier avait quatre filles; le riche était sans enfant.

Le pauvre, pour pouvoir nourrir sa famille, coupait du bois qu'il vendait à la ville. Un jour, c'était jour de fête; il n'avait chez lui rien à manger. Il partit couper du bois.

Un jujubier sauvage lui dit :


-"Que me veux-tu aujourd'hui ? C'est fête et j'invoque Dieu."

 

-"J'ai faim, dit le bûcheron; donne-moi de quoi manger, sinon je te coupe."

 

-"Prends cette marmite, répondit le jujubier, et garde-là; elle te nourrira jusqu'à ta mort. Quand tu voudras quelque chose, dis-le lui; elle te le donnera."

 

Le bûcheron emporta la marmite chez lui, la tourna par terre et lui dit :

 

-"Donne-moi du bien."

 

-"Voilà, dit-elle, en faisant apparaître un tas de pièces d'or."

 

Le pauvre, qui l'était moins maintenant, en profita pour acheter des habits à ses enfants. Mais une de ses filles, en visite chez son oncle, raconta l'incroyable histoire.

 

-"Il y a chez nous une marmite remplie de richesses."

 

Le frère se rendit chez le bûcheron.

 

-"Donne-moi la marmite que tu possèdes pour que je nourrisse mes hôtes."

 

-"Je ne te la donnerai pas, car c'est elle qui fait vivre mes enfants."

 

-"Si tu ne me la donnes pas, je te tue."

 

Le bûcheron eut peur. Il donna la marmite à son frère et se mit à pleurer.

 

-"Demeurez en paix, dit-il à ses enfants, puisque je ne peux subvenir à vos besoins, je m'en vais errer dans le pays."

 

Le pauvre homme partit, resta absent pendant trois mois sans revenir à la ville. Lorsque le jour de fête arriva de nouveau, il se rendit à l'endroit où se trouvait le jujubier sauvage qu'il frappa de sa hache tranchante.

Une femme en sortit, le salua et dit:


-"Pourquoi n'es-tu pas rassasié ?"

 

-"La marmite que tu m'as donné m'a été prise par mon frère; je n'ai pas pu l'en empêcher."

 

-"Attends-moi ici," dit-elle. Puis elle entra dans l'arbre et apporta un grand bâton.

 

-"Quand tu seras près de la ville, tu t'arrêteras jusqu'à ce que les gens soient dans la mosquée; alors lâche ton bâton et dis-lui :

 

Prends mon droit à ceux qui m'ont lésé."

 

Le bûcheron prit le bâton et se rendit à la porte de la mosquée. Lorsque les gens sortirent de la prière, le bâton lui échappa et frappa tous les assistants sans exception. Chacun s'en retourna à la mosquée et les chefs dirent :

 

-"L'injustice est descendue dans la ville. Dieu pèse sur nous. Que celui qui a été lésé se présente, nous lui rendrons son dû."

 

-"Le propriétaire du bâton est à la porte de la mosquée et pleure," dit quelqu'un.

 

-"Entre, lui dit-on, indique-nous celui qui t'as pris ton bien."

 

-"C'est mon frère qui m'a enlevé de force ma marmite."

 

-"Demande ce que tu veux."

 

-"Rendez-moi ma marmite et partagez la fortune de mon frère entre lui et moi, car j'ai des enfants et il n'en a pas."

 

 

On lui donna ce qu'il voulait, et l'on invoqua Dieu qui envoya une forte pluie parce que la justice avait triomphé.

 

 

 

extrait du livre "contes berbères" réunis par Claude Blum

 

 

gif Berbère

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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 06:00

 

 

 

 

 

mp porteuse d'eau africaine

                                                          Magalie Masson

 

 

 

 

            Epouser une jolie femme, c'est un gros risque

 

 

Fatoumata était une belle femme, on aurait dit une perle en diamant, sucé et craché par Dieu en personne.Elle habitait avec son mari  Moussa, une cabane située dans la forêt, non loin de Keur Mour. Moussa était un grand chasseur.

En ce temps-là, toute la région faisait partie du royaume du roi tout puissant "Bour Doley".

 

Un jour, le roi "Bour Doley", qui se promenait sur son cheval, aperçoit Fatoumata, habillée d'une robe en soie, coiffée d'un foulard assorti, assise sur le seuil de la porte de sa cabane, en train de préparer du couscous pour le repas du soir. Son mari était encore à la chasse.

Le roi manqua de tomber de son cheval en voyant cette beauté si rare. Ses courtisans l'aidèrent à continuer son chemin.

A cette époque, le royaume était en guerre contre un royaume voisin. Le lendemain, le roi "Bour Doley envoie le mari de Fatoumata au front.

Tous les jours qui suivirent, le roi passe voir Fatoumata et lui apporte des cadeaux. Une nuit, il va voir Fatoumata dans sa cabane et lui dit :

 

-"Je ne peux plus m'empêcher de te le dire, je suis follement amoureux de toi, je veux que tu sois ma maîtresse maintenant, et si ton mari ne revient pas, je te prendrai comme seconde épouse. Tu vivras dans mon palais, tu seras ma reine favorite."


Fatoumata, calmement, répond :

 

-"Sire, vous avez le droit de vie et de mort sur tous les citoyens de votre royaume, y compris sur moi bien sûr. Si vous voulez me prendre par la force, je ne peux pas résister. Mais si vous me demandez mon avis, j'aime un homme et c'est mon mari !"


A ces paroles, le roi reste pétrifié sur le lit où il était assis. Au bout d'un long moment de silence, il se lève et rentre chez lui. Mais ce que ni le roi, ni Fatoumata ne savaient, c'est que Moussa était revenu, juste au moment où le roi entrait dans la cabane, et qu'il a tout entendu. Après le départ du roi, il passe le reste de la nuit dehors avec ses soucis.

 

Au petit matin, il entre dans la case et réveille sa femme et lui apprend que la guerre est finie. Fatoumata jubile, embrasse son mari de tous les côtés, mais ce dernier reste silencieux et calme. Elle s'inquiète, lui pose des questions sur sa santé, et tout, mais lui reste très calme. Au bout d'un moment, il dit à sa femme de rentrer chez ses parents jusqu'à ce qu'il y voit plus clair.

 

-"Pourquoi ? répond-elle, qu'est-ce-que j'ai fait ?"

 

Mais là aussi, pas de réponse précise...

 

Fatoumata fait son sac et rentre chez ses parents. Un semaine se passe. Moussa ne va pas donner d'explications aux parents de Fatoumata. Ils décident d'amener l'affaire chez le juge. En ce temps-là, le roi était ausi le juge.

Le roi reçoit les deux parties et donne tout d'abord la parole à Fatoumata qui dit :

 

-"Moi, je n'ai rien compris, mon mari est parti au front, j'étais pressée et contente de le voir rentrer, mais le jour où il est arrivé, il m'a dit de partir chez mes parents."


Alors le roi-juge se tourne vers Moussa et lui demande :

 

-"Tu n'aimes plus cette femme ?"


-"Je l'aime aujourd'hui plus qu'hier."

 

-"Alors pourquoi lui as-tu dit de partir ?" demande le roi.

 

-"C'est parce que j'ai peur."

 

-"Peur de quoi ?" demandent le roi et ses notables qui l'entouraient.

 

-"Une nuit, continue Moussa, j'ai vu les traces d'un lion dans ma maison. Comme je n'ai pas la force de protéger ma femme, ni de me protéger, je lui ai demandé de partir chez ses parents."

 

Le roi reste longtemps silencieux, puis dit à Moussa :

 

-"Est-ce que tu as remarqué des dégâts après le passage du lion ?"

 

-"Non," dit ce dernier.

 

-"Alors retournez chez vous tous les deux, le lion ne viendra plus vous déranger."

 

 

Conte mauritanien (conte-moi.net)

 

 

 

 

gif afrique 3

 


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31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 08:00

 

 

 

 

 

 

Deux autres marque-pages d'Egypte  :

 

 

mp egypte 3

 

 

 

 

mp egypte 2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nefertari (épouse de Ramsès II)

 

et Hathor (déesse du ciel, de la beauté, de l'amour, des festivités)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je suis celle qui possède la rame dans la barque du commandement.

La souveraine de vie,

Guide de la lumière sur les belles routes,

Je suis celle qui fixe les câbles devant les gouvernails, sur les routes de l'Occident,

Je suis la Troisième,

La souveraine de brillance,

Celle qui guide le grand qui est épuisé sur les routes des éveillés.

Je suis celle qui possède la splendeur sur les routes du ciel nuageux.

Je suis celle qui possède les vents dans l'ile de la joie,

Je suis celle qui possède des avirons,

Qui guide ceux qui sont dans leurs cavernes,

Je suis Hathor,

Souveraine du ciel du nord,

Qui fixe les câbles des éveillés,

Je suis une place de quiétude pour celui qui pratique la justesse.

Un bac pour ses élus,

Celle qui crée la barque pour traverser le juste.

 

 

Poèmes et textes égyptiens (legypteantique.com)

 

 

 

gif hathor

                                                              Hathor

 

 

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30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 08:00

 

 

 

mp egypte 4

 

 

 

 

 

 

 

Un marque-page d'Egypte qu'Annick m'a donné

 

 

           le pharaon Toutankhamon et sa reine

 

 

 

 

 

 

 

 

mp egypte

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

et

 

un autre de ma collection

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le prince aux trois destins

 

Le fils d'un pharaon reçut à sa naissance la visite des dieux qui lui prédirent qu'il mourrait soit à cause d'un chien, soit à cause d'un crocodile, soit d'un serpent.

 

Le père, inquiet, isola son fils durant toute son enfance. Le fils arrivant en âge de se rebeller, demanda à son père de quitter la maison que celui-ci lui avait fait construire dans le désert. Le père accepta, comme il avait accepté que son fils ait un chien. Le roi ne pouvait rien refuser à son fils.

 

Le fils partit donc à l'aventure, et après quelques temps d'errance, il arriva au pays de Nahamina. Le roi de ce pays voulait trouver un époux pour sa fille unique, mais comme il voulait un gendre parfait, il avait mis une condition : que le prétendant arrive en un seul saut à la chambre de sa fille haute de trente-cinq mètres.

 

Le prince égyptien y parvint, mais ne dit rien de ses origines à sa femme. Il ne lui avoua toute la vérité que bien des temps plus tard, et celle-ci, inspirée par les dieux, arrêta le serpent qui voulait mordre son mari en le piégeant avec de la bière et du vin. Elle voulut tuer le chien de son mari, mais il refusa, car il y était très attaché.

 

Un jour qu'il se promenait seul avec son chien, celui-ci voulut l'attaquer. Pour lui échapper, le prince se jeta dans le fleuve et fut emporté par un crocodile. Le crocodile proposa un marché au prince: que le prince l'aide à détruire l'esprit malin qui habite le fleuve en échange de sa liberté.

 

Le prince réussit à force de formules magiques inspirées par les dieux à mettre fin à l'existence de l'esprit malin.

 

Le crocodile tint parole, rendit sa liberté au prince, et s'empara du chien.

 

Le prince, libéré de ses trois destins, emmena sa femme en Egypte, et Pharaon fut ravi d'accueillir son fils et sa femme. Le prince, le moment venu, succéda à son père.

 

 

conte égyptien (legypteantique.com)

 

 

gif toutankhamon

                                     masque de Toutankhamon

 

 

 


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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 09:00

 

 

 

 

 

 

mp sahara

 

 

Une légende arabe raconte qu'autrefois, la terre était un immense jardin peuplé de grands palmiers, de jasmins parfumés et de rossignols dont le chant suave inondait le paysage verdoyant d'une cascade de mélodie. A cette époque, tous les hommes étaient francs et loyaux, à tel point que le mot mensonge n'existait pas.

 

Mais un jour, quelqu'un en a dit un. Tout petit, sans importance, mais s'en était fini du prodige.

 

Allah réunit les hommes :

 

-"Chaque fois que vous mentirez, leur dit-il, je jetterai un grain de sable sur le monde."

 

Les hommes haussèrent les épaules :

 

-"Un grain de sable ? On ne le voit même pas."

 

Et pourtant, de mensonge en mensonge, petit à petit, le Sahara s'est formé, avec de ci, de là, quelques traces de l'ancien Eden, car tous les hommes ne mentent pas.

 

 

livre "Maroc, mille et une lumières" de Nino Gorio

 

 

 

desert

 


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19 janvier 2011 3 19 /01 /janvier /2011 15:57

 

Et maintenant, un petit tour en Afrique.

 

 

 

 

 

 

mp femme africaine

 

 

Conte Burkinabé : L'homme, la femme et les animaux

 

Un homme très riche habitait dans la brousse avec sa femme. Il possédait un bracelet que Wende(Dieu) lui avait donné, disant: "conserve-le bien. Tant que tu l'auras, tu seras riche."

Un jour qu'il se disputa avec sa femme, celle-ci vola le bracelet et le cacha en haut d'une petite case élevée, étroite, solide et sans porte qu'elle construisit dans la brousse.

Cependant, les biens du mari commencèrent à disparaître. Ses troupeaux périrent, ses richesses se perdirent. Bref, il devint pauvre.

L'homme cherchait partout son bracelet, mais ne le trouvait pas.

 

Cependant, il rencontra un chien:

"que fais-tu là?" dit le chien.

"Je cherche un bracelet auquel je tiens beaucoup."

"Si tu me récompenses", dit le chien, "je t'aiderai."

"Si tu le trouves, je te donnerai tout ce que tu veux," dit l'homme.

 

Le chien, flairant bien, cherchait partout avec son nez. Il finit par tomber sur la case construite par la femme et, ne pouvant entrer, appela l'homme.

"Ton bracelet est là," dit-il, "mais je ne peux pas entrer. Comment allons-nous faire?"

 

"Que faites-vous ici?" dit le chat qui passait.

Le chien et l'homme expliquèrent leur embarras.

"Je peux faire un trou," dit le chat," mais que me donneras-tu?"

"Si tu vois seulement mon bracelet," dit l'homme," je te donnerai tout ce que tu voudras."

 

Le chat fit un trou, parvint dans la case et vit le bracelet attaché en haut de celle-ci. Il sortit pour dire à l'homme et au chien que le bracelet était bien là, mais qu'il ne pouvait pas l'attraper.

 

La souris survint et dit:"

Ce ne sera qu'un jeu pour moi de faire tomber le bracelet. O homme, si je le fais, qu'est-ce que tu me donneras?"

"Tout ce que tu voudras," dit l'homme.

 

La souris entra dans la case, grimpa, fit tomber le bracelet. Puis elle sortit.

"J'ai fait tomber le bracelet par terre, mais je ne peux pas le sortir parce qu'il est trop lourd pour moi."

 

"A mon tour!" dit le chien. Et il le rapporta.

 

Dès que l'homme eût son bracelet en main, il redevint riche. Les troupeaux arrivaient de tous côtés. Les richesses affluaient. L'homme regagna sa case, emmenant avec lui le chien, le chat et la souris.

 

Depuis ce temps-là, le chien ne vit plus dans la brousse, mais chez l'homme qui lui donne de la viande.

 

Le chat ne vit plus dans la brousse, mais chez l'homme qui lui donne du lait.

 

La souris ne vit plus dans la brousse, mais chez l'homme qui lui donne des arachides.

 

Et tous sont heureux!

 

Excepté la femme justement, car, depuis ce temps-là, l'homme a perdu confiance en elle !

 

(contes africains.com)

 

 

 

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