Voici un marque-page drôle et original, en bois, que m'a envoyé LAURE
Merci Laure !
recto verso
Le tigre silencieux
Je me coule
Et je me faufile,
Et je me déroule
Et je me défile,
Entre les herbes
De la jungle.
Sur mes pattes veloutées,
Personne ne m'entend marcher,
Personne ne m'entend approcher,
Ni le buffle,
Ni la gazelle,
Qui viennent le soir
Boire l'eau calme de la mare,
Et que je dévorerai...
Si j'arrive à les attraper !
Anne-Marie Chapouton (auteur littérature jeunesse 1939-2000)
Nicolaz Le Corre
Barbériborubéra
Il était une famille de sept enfants. Le papa et la maman auraient du être accablés de travail... Eh bien non, car le ménage était fait par un vieux lutin de cent vingt-cinq ans qui s'appelait Barbériborubéra.
C'était un lutin comme tous les lutins, sauf qu'il portait un bonnet pointu en peau de souris, orné de trois grelots grenat. Avec Barbériborubéra, tout se faisait par magie. Il n'avait qu'à donner ses ordres et, hop, l'aspirateur aspirait, la vaisselle volait vers l'évier, l'auto sortait du garage...
Le seul problème, c'est que Barbériborubéra avait mauvais caractère. Il fallait faire très attention à ne jamais le vexer :
-"Je te demande pardon, gros Barbériborubéra à la barbe verte, j'ai peut-être effleuré le bout de ton petit soulier ?"
-"Mille excuses, ô sublime Barbériborubéra aux cheveux si raides, j'ai failli froisser ton petit drap de lit..."
Mais un jour que le vieux lutin, assis sur son lit, ôtait ses poux, son visage se plissa de colère. Il s'écria :
-"Qui m'a chipé mon bonnet aux trois grelots grenat ? Je ne le trouve plus !"
-"Ce n'est pas moi !
Ni moi ! Ni moi ! Ni moi !
Ni moi ! Ni moi ! Ni moi !"
s'écrièrent les sept enfants.
Alors, le lutin cria, en menaçant du doigt :
-"Tant que l'on ne me l'aura pas rendu, je mettrai tout sens dessus dessous !"
Et il fit ce qu'il avait dit. Ce matin-là, ce ne fut pas de l'eau qui gicla des robinets, mais de la colle, si bien qu'on ne put pas se laver. Au repas, le vieux lutin cuisina des biftecks glacés et des glaces brûlantes, si bien qu'on ne put rien manger. Le soir venu, il éteignit les lampes, et alluma les chaises, si bien qu'on se brûlait le derrière chaque fois qu'on voulait s'asseoir. Quel drame !
Dès le lendemain, la mère se précipita dans un magasin de jouets pour acheter un autre petit bonnet à Barbériborubéra. Hélas, elle ne trouva aucun bonnet avec trois grelots grenat, seulement des petits chapeaux à clochettes ou à plumes. Quand il les vit, Barbériborubéra arrondit ses joues pour crier bien fort :
-"Qu'est-ce que c'est que ces horreurs ? Où sont mes trois grelots grenat ? Puisqu'il en est ainsi, je vais tout mettre sens dessus dessous..."
Et ce qu'il avait dit, il le fit. Il fit s'envoler les lits, aboyer le chat, rugir le canari, il fit rapetisser les parents, petits, petits, comme des souris. C'est alors que la maman se faufila sous le lit du vieux lutin. Et elle s'écria :
-"J'ai retrouvé ton bonnet, sage Barbériborubéra, vieux de cent vingt-cinq ans, avec tes trois grelots grenat ! Il était roulé en boule dans un coin. Je me permets de penser que c'est peut-être toi, ô empereur qui gouverne notre foyer, super-lutin de ménage, que c'est peut-être toi qui ne l'avais pas rangé..."
-"Ah bon," dit le lutin.
Tout redevint comme autrefois.
Mais Barbériborubéra, vous croyez qu'il s'excusa ? Même pas !
Evelyne Reberg (Le grand livre farfelu des farfadets)
Japack-Sunset
Mon petit lapin
Mon petit lapin
N'a plus de chagrin.
Depuis le matin,
Il fait de grands sauts
Au fond du jardin.
Mon petit lapin
N'a plus de chagrin.
Il parle aux oiseaux
Et il rit tout haut
Dans l'ache et le thym.
Mon petit lapin
N'a plus de chagrin.
Le voisin d'en face
A vendu ses chiens,
Ses trois chiens de chasse.
Maurice Carême (1899-1978)
Je vous ai déjà montré souvent les nombreux marque-pages que FABIENNE m'a envoyé d'Espagne. Voici un sixième article sur Madrid, avec encore de très beaux marque-pages.
Fabienne
photos Leticia Felgueroso
Je vous parlais avant-hier de Théophile Gautier et des poésies qu'il avait écrites suite à son voyage en Espagne. En voici justement une :
La petite fleur rose
Du haut de la montagne,
Près de Guadarrama,
On découvre l'Espagne
Comme un panorama.
A l'horizon sans borne
Le grave escurial
Lève son dôme morne,
Noir de l'ennui royal;
Et l'on voit dans l'estompe
Du brouillard cotonneux,
Si loin que l'oeil s'y trompe,
Madrid, point lumineux !
La montagne est si haute,
Que ses flancs de granit
N'ont que l'aigle pour hôte,
Pour maison que son nid;
Car l'hiver pâle assiège
Les pics étincelants,
Tout argentés de neige,
Comme des vieillards blancs.
J'aime leur crête pure,
Même aux tièdes saisons
D'une froide guipure
Bordant les horizons;
Les nuages sublimes
Ainsi que d'un turban
Chaperonnant leurs cimes
De pluie et d'ouragan;
Le pin, dont les racines,
Comme de fortes mains,
Déchirent les ravines
Sur le flanc des chemins,
Et l'eau diamantée
Qui, sous l'herbe courant,
D'un caillou tourmentée,
Chuchote un nom bien grand !
Mais, avant toute chose,
J'aime, au coeur du rocher,
La petite fleur rose,
La fleur qu'il faut chercher !
Théophile Gautier (1811-1872)
J'ai trouvé en vente dans ma librairie ce petit carnet composé de six marque-pages, d'après des illustrations de Corinne Demuynck. J'avais déjà publié ce style de carnet ICI avec des matriochkas
L'hirondelle
Il était une fois, dans un petit village du Japon, une méchante vieille femme qui s'appelait Yoko. Un jour, pour réparer sa
cruche, elle prépare de la colle dans une cuvette et elle la met à refroidir dehors.
Chez Kasu et Keiko, les voisins de la méchante Yoko, il y a une hirondelle apprivoisée qui passe son temps à siffloter et à voleter autour des deux maisons. L'hirondelle voit la cuvette pleine
d'une pâte blanche; elle se pose sur le bord en se demandant si c'est bon à manger. La méchante Yoko arrive en criant. L'hirondelle veut s'envoler, mais ses pattes restent collées malgré tous ses
efforts.
La méchante Yoko attrape l'hirondelle en disant :
-"Affreux oiseau ! Attends, je vais te couper la langue, tu ne pourras plus chanter, ni siffler, et tu ne m'embêteras plus !"
Mais, pendant que la méchante Yoko essaie de trouver des ciseaux au fond de sa poche, l'hirondelle arrive à se dégager en perdant quelques plumes noires. Elle s'envole, affolée, très très loin, pour ne plus jamais revenir.
Quand les voisins de la méchante Yoko apprennent ce qui s'est passé, ils sont très malheureux. Ils disent :
-"Notre hirondelle, nous l'avons soignée, toute petite, quand elle était tombée du nid. Elle nous remerciait en chantant, elle mettait tant de gaieté dans notre pauvre maison, et nous l'aimions tant ! Allons la chercher !"
Kasu et Keiko se mettent en route à travers les montagnes, à travers les plaines, à travers les lacs et les fleuves.
Partout, ils demandent :
-"Avez-vous vu passer une hirondelle qui a perdu quelques plumes noires ?"
Mais personne n'a rien vu, personne n'a rien remarqué. Ils marchent depuis des jours et des jours quand une petite hirondelle se met à voler devant eux, comme pour leur montrer le chemin. Kasu et Keiko crient en même temps :
-"C'est elle ! C'est notre hirondelle !"
L'hirondelle est très heureuse de voir que ses vieux maîtres ont fait tant de route pour la retrouver.
Un peu plus tard, quand Kasu et Keiko décident de repartir, l'hirondelle apporte deux paniers d'osier, un grand et un petit. Elle dit à Kasu et Keiko :
-"Choisissez ! Préférez-vous un panier lourd ou un panier léger ?"
Ils répondent :
-"Nous ne sommes plus jeunes, donne-nous le plus léger, il sera plus facile à porter."
L'hirondelle leur donne un panier, et ils repartent pour leur village. En arrivant chez eux, ils ouvrent le panier. Il est plein d'or, d'argent, de bijoux et de rouleaux de soie pour faire des kimonos.
Et plus Kasu et keiko vident le panier, plus il se remplit.
Quand la méchante Yoko entend parler de cette merveille, elle est bien sûr très jalouse. Elle demande à ses voisins où habite l'hirondelle et quel chemin il faut prendre. Elle dit :
-"Moi aussi, j'irai là-bas, et je reviendrai aussi riche que vous."
Elle se met en route immédiatement. Elle marche des jours et des jours à travers les montagnes et les plaines, à travers les lacs et les fleuves, avant d'arriver auprès de l'hirondelle.
L'hirondelle lui demande aussi :
-"Préfères-tu un panier lourd ou un panier léger ?"
La méchante Yoko pense :
-"S'il est lourd, mon panier contiendra encore plus d'or, d'argent, de bijoux et de soie que celui de mes voisins."
Elle répond :
-"Je prend le plus lourd."
Elle repart pour son village avec le panier sur le dos. Il est lourd comme de la pierre et très fatigant à porter, mais elle arrive tout de même chez elle. Alors, elle soulève le
couvercle...
Horreur ! Des serpents se dressent en sifflant, et ils tendent la tête vers elle.
Alors la méchante Yoko s'enfuit loin, si loin que personne ne l'a jamais revue!
Conte populaire japonais, traduit et adapté par Bernadette Garreta-Tenger
Un autre de mes marque-pages magnétiques (explications ICI)
recto verso
jnf productions
Théophile Gautier (1811-1872) est un poète, romancier et critique d'art français.
Il fait la connaissance du futur Gérard de Nerval au collège et s'intéresse très jeune à la poésie.
En 1829, il rencontre Victor Hugo qu'il reconnaît comme son maître et participe activement au mouvement romantique. Il publie en 1831-1832 ses premières poésies et ses premières nouvelles.
En 1836, à la demande de Balzac, il donne des nouvelles et des critiques d'art au journal "La chronique de Paris". Il collabore intensément avec d'autres journaux, publie des poèmes et s'essaie
au théâtre.
En mai 1845, il accomplit un grand voyage au-delà des Pyrénées dont il rapporte un carnet d'impressions (voyage en Espagne) et de nouveaux poèmes (Espana). D'autres voyages en Algérie, Italie, Grèce, Egypte, nourriront aussi diverses publications.
Il continuera à publier articles et poèmes, mais aussi une biographie d' Honoré de Balzac, ou des oeuvres de fiction comme son roman de cape et d'épée "Le capitaine Fracasse".
Il fréquente les salons littéraires, mais aussi le milieu de l'art, s'intéressant aux musiciens (il écrit sur Berlioz, Gounod, Wagner...), à la danse (il élabore le ballet Giselle), comme aux
peintres (Delacroix, Manet, Doré...)
Il meurt en 1872, laissant l'image d'un témoin de la vie littéraire et artistique de son temps.
Il est enterré au cimetière de Montmartre à Paris .
Au bord de la mer
La lune de ses mains distraites
A laissé choir, du haut de l'air,
Son grand éventail à paillettes
Sur le bleu tapis de la mer.
Pour le ravoir elle se penche
Et tend son beau bras argenté;
Mais l'éventail fuit sa main blanche,
Par le flot qui passe emporté.
Au gouffre amer pour te le rendre,
Lune, j'irais bien me jeter,
Si tu voulais du ciel descendre,
Au ciel si je pouvais monter !
Théophile Gautier
Aujourd'hui encore, comme tous ces derniers jours, mon ciel breton est très changeant, et passe du bleu au gris, pour repasser ensuite au bleu, puis à nouveau aux averses !
Ce qui donne ces photos :
La lune est toujours là à 10 heures
Une bonne averse
Après la pluie le beau temps
Et ainsi de suite ...
Pas de carte météo chez KER MARY demain
Un gâteau au chocolat pour terminer votre dimanche ?
Florence Poing
La charlotte de Tante Elsa
Le premier dimanche
De chaque mois
On va déjeuner
Chez Tante Elsa.
Elle fait du poulet
Avec des petits pois
Et une charlotte au chocolat.
Moi, les petits pois
Je n'aime pas ça
Mais la charlotte
J'en prends deux fois .
Corinne Albaut (comptines en chocolat)
Grâce à une collection commune, les dés, ANNE-ISIS est venue mettre un commentaire sur mon blog. Et il s'est avéré qu'elle aimait aussi la danse classique, et qu'elle brode.
Et c'est ainsi qu'elle m'a envoyé par mail plein de magnifiques marque-pages de danse, ainsi que de multiples grilles de point
de croix sur le thème de la danse. Je suis ravie bien sûr !
Voici quatre de ces marque-pages
Aurélie
Aurélie, Aurélie
La jeunesse est une fleur fragile
Elle enivre, elle enflamme, elle séduit
Puis, un jour, elle s'échappe sans bruit
Son éclat s'estompe peu à peu
Mais toujours on en reste amoureux
Aurélie, Aurélie
Ton histoire tu la redis encore
Dans ce bar, bien minable décor,
Où tu pleures le printemps de ta vie.
Tu racontes, et ton coeur se souvient
D'une fille aux chaussons de satin...
Voilà le grand rideau qui se lève,
L'orchestre commence.
Irréelle, comme sortie d'un rêve,
Tu apparais, tu danses.
Ton corps qui s'élance comme une aile
Pour cueillir des fragments de ciel
Et depuis les loges aux parterres, ils sont venus pour te voir
Toi la danseuse étoile qui brillera dans leur coeur ce soir
Ils sont debout, ils t'acclament
Tu donnes à la danse une âme.
Aurélie, Aurélie
Il faut bien laisser faire la vie
Tes regrets rendent tristes un souvenir joli.
L'automne a des couleurs
Que le printemps envie
Et s'il a moins de fleurs
Chacune est fort jolie.
Aurélie, Aurélie
Il est tard, mais tu vas boire encore
Quelques verres, car tu sais qu'à l'aurore
Le présent se sera endormi
C'est alors que tu retrouveras
Les lumières, la scène de l'Opéra.
Le temps ne peut plus te faire outrage
Car tu t'es enfuie de sa cage
Ton sommeil se rit bien de lui.
Aurélie, rêve !
Yves Alba (poésie.webnet)
Mon fils vient d'ouvrir un site de photos. Si vous avez le temps, une petite visite lui ferait plaisir. C'est ici :
Merci pour lui !