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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 06:00

 

 

 

 

 

 

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         Le long du quai

 

Le long du quai les grands vaisseaux,

Que la houle incline en silence,

Ne prennent pas garde aux berceaux

Que la main des femmes balance.

 

Mais viendra le jour des adieux,

Car il faut que les femmes pleurent

Et que les hommes curieux

Tentent les horizons qui leurrent.

 

Et ce jour-là les grands vaisseaux,

Fuyant le port qui diminue,

Sentent leur masse retenue

Par l'âme des lointains berceaux.


 

Sully Prudhomme (poète français 1839-1907)

 

 

gif voilier

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4 octobre 2011 2 04 /10 /octobre /2011 06:00

 

 

 

 

 

Restons à Quimper avec un dé en porcelaine représentant une femme avec la coiffe de Quimper.

 

 

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Et un conte breton pour l'accompagner

 

 

                                         Les mains les plus blanches

 

 

Le matelot était bien malheureux  : la fille qu'il aimait était courtisée par plusieurs garçons, et il se désespérait. A chaque fois qu'il venait lui rendre visite, il découvrait dans la place, soit le coiffeur, soit le boulanger.

 

La jeune fille ne trouvait pas désagréable de se laisser courtiser ainsi, car cela lui prouvait qu'elle était jolie, et une fille aime toujours à se l'entendre dire. La mère, au contraire, commençait à être agacée par ce manège.

Un jour, elle dit à sa fille :

 

-"Il est temps de choisir, tu ne peux traîner ainsi tous ces galants derrière toi."

 

-"Je n'arrive pas à faire un choix, ils me plaisent tous trois," répondit la fille, désolée.

 

-"Puisque c'est ainsi", reprit la mère,"je vais décider moi-même qui tu épouseras."

 

Un soir que les trois galants se trouvaient ensemble autour du feu, la mère leur dit :

 

-"Puisqu'elle ne sait choisir, je donnerai ma fille à celui qui montrera les mains les plus blanches."

 

Aussitôt, les trois jeunes gens cachèrent leurs mains, demandant un délai pour se présenter.

 

C'est bien, pensait le coiffeur, tout le jour, je coupe les cheveux et taille les barbes, je plongerai plus souvent les mains dans l'eau, je mettrai dans mon eau plus de savon, et au soir, j'aurai les mains les plus blanches.

 

C'est parfait, se disait le boulanger. Je vais pétrir toute la journée, mes mains seront très propres. Et puis, je les frotterai de farine et au soir, j'aurai les mains les plus blanches.

 

Seul le matelot était abattu en sortant de la maison. Il savait qu'il pourrait se laver et se relaver les mains toute la journée dans l'eau, jamais il n'arriverait à les rendre blanches. Ses mains étaient tannées, creusées par le travail, le goudron de calfatage y avait laissé des traces indélébiles...IL voyait bien que la fille ne serait pas pour lui.

Il rentra au bateau le coeur gros, avec l'envie de pleurer.

 

-"Allons, lui dit son patron, que-t'arrive-t-il ?"

 

Le matelot lui raconta l'histoire, et lui dit son désespoir.

 

-"Allons, consola le patron, ne t'en fais pas pour ça ! Par ma foi, si tu aimes cette fille, tu l'auras !"

 

-"Je voudrais bien le croire !"

 

-"Ecoute par là, matelot...."

 

Le lendemain soir, les trois galants, le coeur battant, se présentèrent à la maison de la fille.

 

La mère les fit entrer, puis elle les appela un à un :

 

-"Coiffeur, montre-moi tes mains !"

 

Le coiffeur approcha.

 

-"Oui, dit la mère, elles sont assez blanches, mais je vois un morceau de cheveu sous l'ongle."

 

Le coiffeur ôta vite le cheveu, mais il était trop tard.

 

-"A toi boulanger !"

 

Le boulanger lui tendit des mains d'une blancheur immaculée.

 

-"C'est bien, dit la mère, ces mains-là sont très blanches, mais je vois un petit morceau de pâte qui est resté collé à la base de l'ongle. Avant de me décider, il faut que je vois le troisième."

 

Le matelot s'approcha et tendit ses mains. Et dans ses mains, il y avait les cinq pièces d'or que son patron lui avait laissé en cadeau.

 

-"Ah ! s'exclama la mère, celui-ci a gagné, car jamais je n'ai vu de mains aussi blanches !"

 

Et c'est ainsi que le matelot épousa celle qu'il aimait !

 

 

 

Livre "Contes traditionnels de Bretagne" Evelyne Brisou-Pellen


 

 

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10 septembre 2011 6 10 /09 /septembre /2011 06:30

 

 

 

 

  dé fleurs 1

 

 

 

 

 

dé fleurs 2

 

 

 

    Comment Bighari, la déesse des fleurs, fut chassée du ciel

                                                                     (conte philippin)

 

 

Après avoir créé le monde, le dieu Barthala décida un jour de se promener sur la terre.

 

-"J'aimerais bien récompenser les hommes de leurs prières," se dit-il.

 

Avant de partir, il chargea donc un messager de convoquer ses enfants afin de les consulter.

Ses filles arrivèrent les premières. Tala l'étoile du matin précédait ses soeurs, Liwayway, l'aurore, et Tagani, la déesse des moissons. Peu après, apparurent ses trois fils aînés, Kidlat, le tonnerre, Araw, le soleil, et Hangin, le vent. Leur arrivée fut ponctuée d'éclairs et de violents coups de tonerre. Leurs frères cadets les suivaient en se hâtant, car aucun ne voulait arriver en retard.

Encore essoufflés, les enfants de Barthala s'assirent autour de leur père.

Mais un siège demeura désespérément vide.

 

-"Où est donc Bighari, la déesse des fleurs ?" s'écria Barthala avec colère. "N'a-t-elle donc pas été informée de cette réunion ?"

 

-"J'ai sillonné le ciel," répondit le messager céleste, "mais je ne l'ai pas trouvée."

 

-"Elle se promène peut-être parmi les hommes, dans un de leurs jardins," murmurèrent alors ses frères et soeurs d'un air entendu.

 

-"Je ne tolèrerai pas cette indiscipline plus longtemps !" s'exclama Barthala. "J'ai perdu le compte de ses retards ! Puisqu'elle préfère la compagnie des fleurs à la mienne, je la condamne à demeurer éternellement sur la terre."

 

Effrayés par la sévérité de cette sentence, tous les enfants de Barthala se turent.

 

-"Désormais, votre soeur restera à jamais là où elle se trouve et nul ne sera autorisé à l'y rejoindre."

 

Ces paroles prononcées dans la colère attristèrent les enfants de Barthala, car ils aimaient tous leur jolie soeur au coeur tendre. Aucun d'eux n'osa cependant prendre sa défense.

 

Pendant ce temps, sur terre, Bighari se promenait dans un jardin. Après avoir longuement admiré ses parterres fleuris, elle décida qu'il était temps de regagner la demeure de son père. Mais à sa grande surprise, elle fut incapable de retrouver le chemin qui menait au ciel. Elle commençait à s'inquiéter, lorsque le messager des dieux apparut devant elle et lui annonça que son père l'avait à jamais bannie de son royaume.

 

-"Ce qui m'afflige, ce n'est pas d'avoir été chassée du ciel, mais d'avoir offensé mon père," sanglota Bighari en apprenant la nouvelle.

 

La sincérité de son chagrin émut le messager, mais il ne pouvait guère l'aider.

Bighari s'établit donc sur la terre dans un magnifique jardin. Les fleurs qu'elle y cultivait fleurissaient sans discontinuer, se paraient de couleurs extraordinaires et enchantaient tous ceux qui les voyaient. Embellissant de jour en jour, son domaine ne cessa d'attirer de nouveaux visiteurs. C'est ainsi que la déesse en exil se fit de nombreux amis. Plus le temps passait, et plus les hommes l'aimaient.

 

-"Pourquoi ne pas construire une tonnelle pour que les fleurs de Bighari soient visibles de loin ?" suggéra un jour un visiteur.

 

Les hommes unirent aussitôt leurs efforts et construisirent, à l'entrée du jardin, une immense tonnelle qui fut bientôt entièrement recouverte de fleurs bleues, jaunes, orange, rouges, roses et blanches.

Enchantée de ce cadeau, Bighari décida de ne jamais s'en séparer.

 

C'est pourquoi, chaque fois qu'elle visite les jardins des hommes, nous voyons s'élever dans les cieux les fleurs multicolores de cet abri de verdure qui n'est autre que l'arc-en-ciel.

 

 

Livre Histoires de fleurs d' Isabelle Lafonta

 

 

 

GIF arc en ciel et fleurs

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5 août 2011 5 05 /08 /août /2011 06:00

 

 

 

 

 

 

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                                                      Le mauvais tour

 

 

Une femme avait épousé un marin-pêcheur. Ils avaient vécu ensemble durant trente années, sans que leur amour s'émoussât. Les aléas de la pêche ne leur avaient pas facilité la vie et ils avaient du surmonter bien des difficultés.

Le mari plaisait à son épouse parce qu'il était honnête, travailleur et sobre, contrairement à de nombreux pêcheurs qui s'enivraient dès qu'ils avaient perçu leur salaire. C'était aussi un homme chanceux. Il avait échappé plusieurs fois à la tempête et même survécu à un naufrage. mais un jour, l'océan se déchaîna. Une vague gigantesque balaya le pont du bateau sur lequel il avait embarqué. Le malheureux fut précipité dans les flots noirs qui l'engloutirent sans pitié.


Depuis le drame, qui s'était produit quelques mois plus tôt, la veuve demeurait inconsolable. Son fils, curé dans un village voisin, était son seul réconfort. Il faisait de son mieux pour la soutenir en lui rendant régulièrement visite. Un dimanche d'été, où elle faisait des crêpes en l'attendant, la veuve se mit à parler toute seule :

 

-"Ah ! Mon pauvre mari, il n'y a pas si longtemps, tu étais encore là et nous étions heureux. Je suis sûre que tu es maintenant au paradis, car tu as toujours été un bon chrétien. Si j'apprenais que tu as besoin de quelque chose, je n'hésiterais pas à te donner tout ce que je possède."

 

Un homme surprit son monologue en passant devant sa maison. Il s'arrêta et s'approcha de la fenêtre ouverte, bien décidé à profiter de la situation.

 

-"Bonjour, ma bonne dame, dit-il, je viens vous trouver de la part de votre mari."

 

-"De la part de mon pauvre mari, mon Dieu ! Je pense à lui jour et nuit. Vous avez dû le rencontrer au paradis ?"

 

-"Il n'y est pas encore, mais rassurez-vous, il attend devant la porte."

 

-"Que lui manque-t-il donc ?"

 

-"Oh ! Juste les deux cents écus qu'on lui demande à l'entrée. Et puis aussi de quoi se changer pour être toujours propre : trois chemises et trois pantalons taillés dans une bonne étoffe lui suffiraient. C'est ce qu'il m'a chargé de venir vous demander."

 

-"Deux cents écus, cela représente beaucoup d'argent ! Mais il n'y a rien que je ne puisse lui refuser, surtout pour obtenir une place au paradis."

 

La veuve quitta sa cuisine. Elle alla dans sa chambre, ouvrit une armoire, en tira une bourse dissimulée derrière une pile de draps et compta la somme demandée. Puis elle la remit avec les vêtements à celui qui attendait dehors.

 

-"Tenez, mon brave monsieur, vous donnerez tout ça à mon mari et n'oubliez pas de lui dire qu'il me manque vraiment."

 

-"Il a beaucoup de chance d'avoir une femme aussi dévouée que vous."

 

-"Mais où ai-je la tête ? Mon pauvre mari aimait beaucoup les crêpes. En voici un douzaine que vous partagerez avec lui."

 

-"Ce sera un réel plaisir de les manger ensemble."

 

-"Pour arriver plus vite, prenez donc son âne qui se trouve dans l'écurie."

 

L'homme ne se fit pas prier. Il enfourcha le baudet et s'en fut. En sortant du village, il croisa le curé qui se rendait chez sa mère à cheval. Quand il arriva, celle-ci avait un visage radieux et chantait. Il s'étonna de la voir si gaie.

 

-"Ton père est en passe d'entrer au paradis," lui expliqua-t-elle.

 

-"Cela ne m'étonne guère, car il était croyant et vivait dans le droit chemin."

 

-"C'est vrai, mais sans mon aide, il aurait attendu à la porte beaucoup plus longtemps."

 

Et elle lui raconta d'une voix enjouée ce qu'elle venait de faire. Le fils était choqué, mais il s'abstint de tout commentaire. Il demanda juste de quel côté l'homme était parti.

 

-"Il est allé à droite, en direction du paradis."

 

-"Il faut vraiment que je lui parle, mère."

 

Le curé sauta en selle, éperonna son cheval et partit à la poursuite de l'homme.

 

-"Je vais rattraper ce voyou et lui reprendre ce qu'il a extorqué à ma mère," se dit-il.

 

Sa monture était rapide. Il ne tarda pas à apercevoir le voleur dans le lointain. Ce dernier se retourna quand il entendit galoper derrière lui, et comprit qu'il était poursuivi. Il mit pied à terre, abandonna l'âne au bord du chemin, et alla se cacher dans un champ de genêts. Quelques instants plus tard, le prêtre laissa son cheval près du baudet et entra aussi dans le champ.

 

-"Montre-toi, vile créature, hurla-t-il, et rends-moi ce que tu as volé à ma mère, sinon Dieu te punira !"

 

Pendant qu'il cherchait le voleur, celui-ci rampa sans bruit sous les genêts, regagna le bord du chemin, s'appropria le cheval et prit la fuite. Le curé constata bientôt la disparition de sa monture.

 

-"Il est inutile, à présent, de poursuivre ce voleur. Je ne parviendrai jamais à le rattraper avec l'âne de mon  père," pensa-t-il avec regret. Et il retourna chez sa mère.

 

-"Alors, mon fils ?"

 

-"J'ai réussi à le rattraper. Je lui ai offert mon cheval, afin qu'il aille plus vite, et je lui ai demandé d'embrasser mon père pour moi."

 

-"Nous avons fait ce qu'il fallait, n'est-ce-pas ?"

 

Le prêtre acquiesça. Il avait préféré mentir plutôt que de révéler à sa mère qu'ils avaient été bernés tous les deux. Il craignait qu'en apprenant la vérité, elle ne se laissât submerger à nouveau par sa tristesse. Au diable ce qu'ils avaient perdu ! Il ne voulait plus y penser.

Seul le sourire de sa mère comptait. Pour lui, il était plus important que tout et n'avait pas de prix.

 

 

livre: contes des sages de Bretagne de Jean Muzi


 

 

gif breton 6 Alfons Mucha

                                           Alfons Mucha (peintre tchèque 1860-1939)

 


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9 juillet 2011 6 09 /07 /juillet /2011 07:00

 

 

 

 

 

 

 

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                             recto                                                                          verso                              

 

 

 

 

                                           Le petit indien et l'érable

 

Les récoltes avaient été très mauvaises cette année-là. Les réserves, qui n'étaient pas suffisantes, avaient vite fondu et la fin de l'hiver s'annonçait préoccupante. Plume-d'Aigle, le chef de la tribu, avait réuni tous les hommes.

 

-"Nous manquons de nourriture et il reste de nombreuses lunes avant les nouvelles récoltes, leur dit-il. Si nous ne voulons pas mourir de faim, nous devons trouver du gibier. Dès demain, tous les hommes valides et tous les garçons en âge de se servir d'un arc partiront à la chasse."


Le lendemain, Oeil-de-Lynx, le petit indien, se leva de bonne heure. Ce jour-là, il était le plus jeune des chasseurs. Tout était blanc. Il avait chaussé des raquettes tressées de nerfs de chevreuil et il avançait dans la froidure du matin qu'éclairait une lumière blême.

Le petit indien n'avait pas beaucoup d'expérience. Mais il commençait à savoir se servir d'un arc et il voulait le prouver.


Il avait fait très froid durant la nuit. La neige était dure et crissait sous ses raquettes. Pour avoir plus de chances de trouver du gibier, les chasseurs s'étaient séparés et Oeil-de Lynx avançait seul dans la forêt. Le temps passait. Aucun animal ne semblait vouloir se montrer et il se demandait s'il n'allait pas rentrer bredouille. La forêt était maintenant moins touffue. Il progressait facilement entre les troncs bruns, qui contrastaient avec le sol immaculé.


En arrivant dans une clairière, il vit des traces sur la neige. C'étaient celles de plusieurs lièvres. La chance semblait vouloir lui sourire. Il suivit les traces. Il était attentif au moindre bruit et son regard scrutait les alentours. Sur sa droite, un lièvre à l'arrêt l'observait. Sa fourrure blanche se confondait avec la neige, mais Oeil-de-Lynx, qui avait la vue perçante, l'aperçut quand même. Il sortit une flèche de son carquois, banda son arc et tira. Dans sa hâte, il ne dut pas viser suffisamment, car la flèche alla se planter dans le tronc d'un érable.


Le petit indien était contrarié d'avoir raté sa cible. Il aurait tant aimé rapporter un lièvre au village. Il s'approcha de l'érable, saisit la flèche des deux mains et tira. Après l'avoir arraché, il s'aperçut que de la sève coulait du trou laissé par la flèche. Il la goûta. Elle était sucrée et il trouva qu'elle avait bon goût.

Il vida son carquois de ses flèches et le maintint contre l'arbre pour le remplir de sève.

 

-"A défaut de gibier, je vais rapporter ce liquide sucré," se dit-il.

 

Dès que le carquois fut plein, le petit indien prit le chemin du retour. La nuit tombait lorsqu'il arriva au village. Il entra dans le tipi familial.

Griffe-d'Ours, son père, était déjà là. Il avait la mine triste comme son épouse Perdrix-Rousse. L'enfant en déduisit que son père était rentré bredouille. Sur le feu était posée une marmite dans laquelle cuisaient quelques haricots. Perdrix-rousse regarda son fils avec une lueur d'espoir dans les yeux.

 

-"Je vous ai rapporté du liquide qui coule de l'érable", dit Oeil-de-Lynx en tendant fièrement le carquois à ses parents.

 

-"Que veux-tu que nous en fassions ?" s'énerva Griffe-d'Ours qui espérait le voir ramener du gibier.


Il saisit le carquois et d'un geste brutal le jeta vers l'âtre. Le liquide se répandit sur les pierres brûlantes et se transforma en sirop d'érable tandis qu'une agréable odeur sucrée envahissait le tipi. Surpris, les parents du garçon s'approchèrent du foyer. Ils récupérèrent l'épais sirop qui collait aux pierres et le laissèrent refroidir avant de le goûter.

 

 

-"C'est vraiment bon !" s'exclamèrent-ils.

 



 

gif montreal sirop erable



 

Oeil-de-Lynx le goûta à son tour et le trouva exquis.

 

-"C'est bien de la sève d'érable que tu as rapporté ?" lui demanda Perdrix-Rousse.

 

-"Oui"

 

-"Nous irons en chercher demain", décida Griffe-d'Ours, avant de s'excuser d'avoir réagi violemment.

 

Le lendemain matin, Oeil-de-Lynx et son père quittèrent le tipi de bonne heure. Ils se dirigèrent vers le premier érable qu'ils aperçurent. Griffe-d'Ours sortit son poignard, fit une incision dans le tronc et Oeil-de-Lynx accrocha un récipient au-dessous. Ils le récupérèrent un jour plus tard. Le petit indien aida son père à le porter. C'est Perdrix-Rousse qui se chargea de répandre la sève sur les pierres brûlantes de l'âtre.


L'odeur de sirop qui s'échappait du tipi intrigua les membres de la tribu. Ils voulurent savoir de quoi il s'agissait. Perdrix-Rousse remplit de sirop d'érable plusieurs gobelets d'écorce qu'elle fit circuler. Ils le goûtèrent et le trouvèrent si bon qu'ils se mirent rapidement à en fabriquer. La tribu put ainsi terminer l'hiver sans souffrir de la faim.

Plume-d'Aigle, le chef de la tribu, félicita Oeil-de-Lynx pour sa trouvaille.

 

Progressivement, la recette se propagea. Et bientôt, toutes les tribus indiennes fabriquèrent du sirop d'érable.

 

 

Livre "14 contes du Québec" de Jean Muzi

 

 

 

gif montreal blason

                                                          blason de Montréal

 

 



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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 07:00

 

 

 

 

 

Une petite collection que je n'avais pas encore montré et qui a débuté quand une de mes filles m'a ramené un dé d'un voyage scolaire en Angleterre. Depuis, elle m'en offre de temps en temps, et j'en ai une douzaine, que vous voyez sur la photo ci-dessous, avec mes piluliers

 

 

P2190111

 

 

Je commence par le dernier que j'ai reçu, pour la fête des mères il y a quinze jours.

 

 

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                                             les ailes tournent

 

 

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                                    au dos les armoiries de Quimper, ma ville natale

Blason Quimper

 

 

 

" D'azur au bélier passant d'argent accorné et onglé d'or, au chef d'hermine."

 

 

 

 

 

 

Avec un conte breton pour l'accompagner : Le moulin du diable

 

 

Dans un petit hameau proche de Guérande, vivait un paysan qui s'appelait Yves Kerbic. Il était très pauvre, comme tous les paysans des alentours.

Durant la journée, il devait travailler les champs du seigneur, et, lorsque le soir tombait, il pouvait ensemencer son propre petit lopin de terre, où il faisait pousser du blé.

 

Malheureusement, le hameau n'avait pas de moulin et les paysans, déjà si pauvres, devaient encore payer plusieurs sacs de blé pour avoir le droit de faire moudre leur grain au moulin du seigneur. Ils en revenaient avec si peu de farine que jamais ils n'en avaient assez pour faire du pain toute l'année. Immanquablement, quand arrivait le mois de mars, les huches étaient vides et la famine s'installait.

 

Cette année-là, en mars précisément, Yves Kerbic était assis sur le pas de la porte, lorsque sa femme, Marie, lui dit :

 

-"Je mets pour le souper le dernier croûton de pain qui nous reste. Si au moins nous n'avions pas à payer au seigneur pour moudre le grain au moulin, nous pourrions avoir du pain toute l'année !"

 

-"C'est vrai, dit Yves, il nous faudrait un moulin. Malheureusement, nous travaillons toute la journée aux champs, comment trouver le temps d'en construire un ?"

 

A peine eût-il dit ces mots qu'un serpent sortit de terre juste à ses pieds.

 

-"Je veux bien, moi, te construire un moulin, siffla-t-il, mais..."

 

-"Mais quoi," demanda Yves.

 

-"Mais en échange, tu me donnes quelque chose."

 

-"Que veux-tu ?"

 

-"Oh ! pas grand chose...tu ne t'apercevras même pas que tu ne l'as plus...ça ne coûte rien..."

 

-"Mais enfin, fit Yves en s'énervant, de quoi parles-tu ?"

 

-"De ton âme."

 

-"Mon âme ?"

 

Marie s'approcha en criant :

 

-"Ne fais pas ça, Yves, c'est le diable ! Ne vends pas ton âme au diable!"

 

Mais Yves n'écoutait pas sa femme.

 

-"Hum... fit-il en se grattant le menton... Tu dis que tu me construiras un moulin ?"

 

-"C'est cela même. Un moulin magnifique, tout en granit, sur la butte que tu vois là."

 

-"C'est bon, dit Yves, construis le moulin et mon âme est à toi. Je signerai le pacte au moment où tu poseras la dernière pierre."

 

Marie se mit à pleurer, mais il n'y avait plus rien à faire.

 

Le lendemain, Yves fut réveillé par les cris de Marie :

 

-"Yves ! Oh Yves ! Une rangée de pierres est déja posée sur la butte de Crémeur. Je t'en prie, annule ton pacte avec le diable !"

 

-"Calme-toi, répondit Yves, le moulin n'est pas fini."

 

-"Yves ! Oh Yves ! Deux rangées de pierres sont déjà posées sur la butte de Crémeur. Je t'en supplie, annule ton pacte avec le diable !"

 

-"Calme-toi, Marie, le moulin n'est pas fini."

 

-"Yves ! oh yves ! Il ne manque plus qu'une pierre !"

 

-"Calme-toi, Marie, c'est une pierre qui ne sera pas posée."

 

Yves se précipita vers le moulin, et avant que le diable n'ait eu le temps de poser sa dernière pierre, il mit à la place une statue de la Vierge.

 

Le diable poussa un hurlement si épouvantable que toute la contrée en fut réveillée. puis il s'évanouit en fumée et disparut dans la terre.

 

Et c'est ainsi que Yves Kerbic eut son moulin...et garda son âme !

 

 

Contes traditionnels de Bretagne

Evelyne Brisou-Pellen (romancière française, née en 1947)

 

 

 

 

gif moulin


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Mon fils vient d'ouvrir un site de photos. Si vous avez le temps, une petite visite lui ferait plaisir. C'est ici :

 

www.erwanlebourhis.eu

 

Merci pour lui !

 

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